Changer des petits bouts de monde

Depuis que j’assume le fait que j’ai toujours voulu changer le monde, je m’aperçois que nous sommes une multitude dans ce cas.

Mais changer le monde, qu’est-ce que cela signifie ?

Les plus pessimistes, aigris, diront que je suis une utopiste, une rêveuse, une idéaliste. Tant pis pour eux !

Il me semble que cette volonté de changer le monde est l’histoire de notre humanité. Nous avons toujours aspiré à un mieux survivre, vivre, être…

Tous nos essais n’ont pas été fructueux, loin de là. Mais j’ai suffisamment d’optimisme pour penser que, malgré tout, nous sommes sur le bon chemin.

Le monde ne se change pas en une seconde, d’un coup de baguette magique, à la fin du téléchargement d’un nouveau logiciel.

Le monde se change par petit bout, qui deviennent des petits bouts, tels des flocons de neige, qui commencent à dévaler une pente et qui, peu à peu, entrainent tous les autres avec eux.

Belle inertie !

J’aime à croire que ce mouvement est accentué par le travail des entrepreneurs en général, des créateurs et dirigeants de petites entreprises en particulier.

Chacun, à sa façon, avec ses propres aspirations, ses idéaux, ses espoirs, agit pour transformer son environnement direct.

Chaque entrepreneur, en réalisant ses rêves, change de posture et change le monde qui l’entoure.

Il n’est nul besoin d’invention révolutionnaire ou spectaculaire.

Il suffit qu’un boulanger s’installe dans un quartier.
Avec lui, le choix d’une farine de qualité,
la satisfaction du travail bien fait,
l’odeur du pain chaud,
les rencontres des voisins allant chercher des croissants le dimanche,
une photo d’anniversaire lorsqu’on souffle les bougies du gâteau qu’il a confectionné,
le confort d’avoir un commerçant à côté de chez soi,
une vitrine sur laquelle on colle des petites annonces,
un emploi pour une vendeuse ou deux,
la formation d’un apprenti pour transmettre son savoir,
bref la vie !

Il n’aura changé qu’un petit bout de monde autour de lui, qui changera le petit monde d’un autre, puis d’un autre et encore d’un autre, jusqu’à l’infini…

Lorsqu’on dirige une entreprise,
lorsqu’on est happé par les urgences à régler,
par les décisions à prendre,
par les clients à trouver,
par les factures à payer,
par les salariés à motiver,
on oublie, parfois,
pourquoi, un jour, on a décidé de tout cela !

Une des premières questions que je pose à mes clients est de savoir à quoi ressemble leur entreprise idéale et quelle est leur place idéale dans cette entreprise.

Parce que si vous ne vous sentez pas à votre place, si votre entreprise ne ressemble pas à ce dont vous aviez rêvé un jour, il y a de fortes chances pour que cela vous demande beaucoup d’énergie et d’efforts pour un résultat qui vous décevra.

Je ne dis pas que changer le monde est une chose aisée. Il me semble cependant que c’est plus facile que de faire semblant, de faire comme les autres, de lutter contre ses envies.

Mon travail est d’aider les dirigeants à être bien dans leur petite entreprise, de les aider à la regarder avec des yeux neufs, de les aider à ne pas oublier leurs rêves, tous leurs rêves.

Une fois tout cela raconté, nous revenons à la vie réelle,
nous détaillons tous les éléments qui constituent l’activité,
nous vérifions la cohérence et l’équilibre de l’ensemble.

Peu à peu, une stratégie va se dessiner, concrète, pragmatique, réalisable.

Il ne s’agit plus d’utopie, il s’agit de réalités quotidiennes !

Voilà, c’est ma façon de changer tous ces petits bouts de monde, qui, progressivement, parce que j’y crois, font que notre monde sera meilleur.