Le monde se porterait-il mieux sans ton entreprise ?

Oui, je sais, la question est violente. Lorsque je l’ai entendue la première fois, elle m’a heurtée. Sonnée. S’en est suivi une très longue introspection, vous vous en doutez.

Restez un peu, vous allez voir, ce devrait tout de même bien se passer.

L’entreprise est une action collective. Des individus choisissent de se réunir et de bâtir ensemble quelque chose que chacun individuellement n’aurait pu mettre en œuvre. Même s’il s’agit d’une solo-entreprise puisqu’elle interagit avec des tiers, des partenaires.

C’est donc avoir une vision commune d’un chemin à parcourir. C’est se soutenir. C’est partager. C’est enseigner aux autres ce que l’on sait et recevoir en retour ce que l’on ne sait pas encore. C’est se réjouir ensemble des réussites. C’est apprendre ensemble des échecs pour en faire une nouvelle force. C’est œuvrer dans le même sens, ensemble. Le bien individuel contribuant au bien collectif qui contribue à son tour au bien individuel, et ainsi de suite.

Une spirale vertueuse qui permet à chacun de continuer à devenir une meilleure version de lui-même.

J’imagine la fierté des bâtisseurs de cathédrales. De tous les métiers nécessaires à la réalisation d’un tel ouvrage. De la sensation qu’on éprouve à participer à quelque chose de plus grand que soi, même si certains n’en verront pas l’achèvement car il faut souvent plus longtemps qu’une vie d’Homme pour aller au bout. J’imagine le défi à relever. La créativité essentielle, libératrice des possibles. L’abnégation pour l’œuvre collective et pourtant la satisfaction personnelle d’être nourri intellectuellement, émotionnellement et physiquement, car, prosaïquement, il faut bien manger aussi.

N’est-ce pas là alors que tous les besoins décrits pas Maslow dans sa pyramide sont satisfaits ?

L’intérêt individuel nourrit l’intérêt collectif qui nourrit à son tour l’intérêt individuel. Richesse collective nourrit de la diversité, de l’unicité de chacun. Pour construire des vies stimulantes, enthousiasmantes, avec la paix au cœur. Pour construire des mondes meilleurs, des mondes à transmettre à nos enfants qui eux-mêmes transmettront à leurs enfants, jusqu’à l’infini des temps.

C’est ce que je veux atteindre avec les entreprises d’aujourd’hui.
Avec des entrepreneurs qui à la question : « Le monde se porterait-il mieux sans ton entreprise ? », peuvent répondre : « Non, car mon entreprise contribue à un monde que je serai fier de léguer aux enfants de la Terre. Et que, comme le colibri, je fais ma part. »

Je ne suis pas naïve sur les raisons qui ont justifié l’érection des cathédrales en leur temps et ce que cela pouvait sous-entendre de servilité. C’est l’image qu’elles véhiculent qui m’intéresse. Lorsque j’en visite une, je suis toujours stupéfaite, admirative. Avide des signes de vie que les tailleurs ont laissés dans la pierre, s’inscrivant dans une forme d’immortalité. C’est toujours une leçon d’humilité et de la gratitude pour la beauté qu’il m’est donné à voir plusieurs siècles plus tard.
Je vous invite à les explorer, à étudier l’histoire de leur construction, au-delà du symbole religieux.

Comme je vous l’ai dit au début, cette question m’a emmenée sur les sentiers tortueux de la réflexion. J’ai compris qu’il ne s’agit pas ici de bien ou de mal. Qu’il ne s’agit ni de jugement ni d’établir une liste des entreprises qui contribuent, des neutres et de celles qui feraient mieux de ne pas exister.

A chaque époque, à chaque région, à chaque culture, à chaque individu des besoins différents.

Les utilités de tel ou tel objet, de tel ou tel service, sont subjectives. Tout ce que les Hommes ont pu inventer et mettre en œuvre depuis la nuit des temps ont eu ou ont encore une utilité. Pas tout le temps. Pas universellement. Et ce n’est pas le sujet.

Le sujet dans cette question est de savoir quelle vision a inspirée telle ou telle entreprise, lui a donné vie, et comment nos descendants, dans sept générations, feront avec les conséquences induites de ce qu’elle a créé.

Et quand, en tant qu’entrepreneur, on se sent serein avec cette idée de la transmission aux autres, pour plus tard, quand on fait sa part, alors on peut librement en parler, inspirer à son tour. Et si je vous ai permis d’y réfléchir, alors j’ai fait ma part aussi.

La question n’est dès lors plus si violente et les plus belles choses peuvent advenir.

Rencontrons-nous !

Le lundi 21 mars 2022, j’organise une soirée sur le thème de cet article : Le monde se porterait-il mieux sans ton entreprise ?

Si vous avez envie de partager, échanger et refaire le monde « librement », en rencontrant d’autres entrepreneurs, managers, freelances… alors je vous souhaite la bienvenue.

Pour ma part, j’aime que les rencontres soient informelles, sans ego et bienveillantes, cela va de soi, et où l’on se sent libre de s’exprimer et de confronter nos idées, des idées pragmatiques, des idées plus philosophiques sur l’art d’entreprendre et la contribution au monde.

Je propose donc ces rencontres pour se nourrir, s’extraire du quotidien. Avec au programme :
– un thème avec sa discussion
– un échange sur les projets, les besoins et aussi les doutes. Chacun restant libre de ce qu’il a envie de partager.
– des groupes assez restreints pour que chaque personne puisse s’exprimer, une ambiance conviviale et détendue.

Prochaine rencontre des Esprits Libres :
– Lundi 21 mars 2022, de 18h à 20h30 à Paris.
– Le thème : Le monde se porterait-il mieux sans ton entreprise ?

En pratique :
– Je loue une salle dans Paris rien que pour nous
– La participation est libre (contribution à la location)
– Détails et inscription en m’envoyant un message