Entreprendre, diriger une entreprise peut être une aventure formidable. Pourtant, certains subissent et n’ont pas vraiment choisi cette place.
Dans ce deuxième épisode, je vous parle de la situation très particulière de la personne qui se retrouve à la tête d’une entreprise qui appartenait au conjoint décédé.
Dans la société française, le modèle patriarcal est courant, même si les habitudes évoluent peu à peu, il y est donc plus fréquent de rencontrer des couples dont l’homme est entrepreneur, la femme s’occupant de la famille et de l’intendance domestique, que l’inverse. Ce qui crée de fait une dépendance financière directement liée au bon fonctionnement de l’entreprise.
Lorsque l’entreprise est de taille modeste, il est courant de voir le couple travailler ensemble. Cependant, force est de constater que l’homme est le plus souvent le moteur, celui qui a initié l’activité, qui s’occupe de sa gestion.
Je ne cherche pas à caricaturer ou à juger. J’observe et je fais un simple constat, consciente que chacun ne se retrouvera pas dans cette description générale. Mon objectif étant ici de mettre en lumière un type de situation avec les conséquences inhérentes aux aléas de l’existence.
Les aléas de l’existence
Et parmi les aléas de l’existence, il arrive que le conjoint décède prématurément ce qui peut provoquer un drame financier qui viendra s’ajouter au drame familial et humain.
J’ai rencontré une femme qui s’est retrouvée dans cette situation. Son mari avait créé une petite entreprise industrielle, une Tpe d’une vingtaine de salariés. Elle avait renoncé à sa carrière professionnelle pour s’occuper essentiellement de sa famille et seconder de temps à autre son mari sur quelques tâches qui ne la passionnaient pas.
Et puis un jour, leur vie a basculé, son mari décédant dans un accident. Une rupture brutale à tous les niveaux. Avec l’obligation pour elle de devoir assumer tout, seule, du jour au lendemain. Sans y avoir été préparée. Avec l’obligation de s’investir dans l’entreprise pour maintenir le seul revenu de la famille. Parce que n’ayant jamais vraiment travaillé et donc dans la quasi impossibilité d’obtenir rapidement un emploi salarié avec une rémunération suffisante pour subvenir à ses besoins et ceux de ses enfants.
Elle s’est rapidement mise aux tâches administratives inhérentes à tout dirigeant. Elle pouvait s’appuyer sur le professionnalisme des salariés pour que l’entreprise puisse continuer l’activité et cela même si elle n’avait pas elle-même l’expertise métier.
La posture entrepreneuriale
Ce qui lui manquait, là encore, c’était la posture entrepreneuriale que j’ai évoquée dans le premier épisode.
Elle ne pouvait avoir de vision pour cette entreprise dont elle n’avait pas voulu. Elle avait du mal, de fait, à diriger les salariés. Subissant son statut de dirigeante. Elle n’avait pas le choix. Et au lieu d’en prendre son parti pour faire de cette situation une opportunité à explorer toutes les possibilités, elle s’enfermait dans une attitude de victime, en colère contre le monde, tout le monde, s’exténuant dans cette attitude et nourrissant sans cesse son insatisfaction.
Je vous laisse imaginer les conséquences pour elle-même, pour sa famille, pour l’entreprise, pour les salariés.
Les situations peuvent révéler les personnalités. Encore faut-il avoir l’envie, le courage, l’audace d’aller au-delà de ce que l’on connaît de soi.
Quoiqu’il en soit, les aléas peuvent survenir, le métier de l’entrepreneur est de les envisager pour y pallier. D’autant plus qu’il a des salariés, d’autant plus s’il est le seul soutien financier de sa famille.
Prévoir le pire ne fait pas mourir, c’est comme de souscrire une assurance. Par contre, cela peut soulager ceux qui après devront continuer et prendre une place dont ils ne voulaient pas forcément.
Découvrez les autres épisodes de la série
Entrepreneur malgré-soi
Entrepreneur malgré soi – Episode 1 : L’entreprise familiale héritée
Entrepreneur malgré-soi – Episode 3 : Quand ta profession ne permet pas d’être salarié
Entrepreneur malgré-soi – Episode 4 : Quand même le chômage ne veut plus de toi, il faut bien manger
Entrepreneur malgré soi – Le bilan : adopter la posture entrepreneuriale
Depuis 2011, j’explore, j’étudie, j’analyse, j’imagine comment faire autrement, comment créer de l’équilibre et du respect dans le fonctionnement de toute entreprise.
Vous êtes à la tête d’une entreprise que vous avez créée, ou reprise, ou dont vous avez hérité.
Vous avez l’impression de ne gérer que des problèmes et vous n’en voyez pas le bout.
Puisque vous lisez ces lignes, c’est certainement le bon moment pour vous de vous demander «pourquoi» .
D’ailleurs, « pourquoi » est une de mes deux questions préférées. L’autre c’est « comment ».
Pour vous accompagner, je propose des audits d’entreprises et des accompagnements, axés sur la libération de la connaissance dans l’organisation, comme outil pour induire de la confiance, de la créativité et ainsi favoriser une évolution harmonieuse de l’entreprise.
A la clé pour vous :
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- – Des leviers de création
- – La motivation des équipes
- – Et vous qui pouvez vous concentrer sur votre vision , agir en dirigeant d’entreprise et non plus en simple gestionnaire.