J’ai rencontré un entrepreneur sans rêve

Les entrepreneurs qui n’ont pas de rêve sont légion.
Rien d’étonnant en réalité.
Si ce n’est qu’habituellement, ils ne me contactent pas !

Alors, ma surprise et mon embarras furent grands lorsque j’ai réalisé, au fil de notre conversation, que cet entrepreneur venu à moi, n’avait aucun rêve et qu’il ne s’était jamais autorisé à y penser…

Pourquoi cette entreprise ?

Pour répondre à cette question, les entrepreneurs commencent souvent par me dire deux ou trois choses ordinaires, convenues. Puis, devant mon insistance, les yeux se mettent à briller, les voix à résonner. Viennent alors les vraies raisons, souvent très personnelles, celles qui touchent au cœur. Entre émotion et lumière, il est permis de lire dans les âmes et de découvrir des personnes généreuses et sensibles.

Quand un entrepreneur n’a pas de rêve, il raconte comment et pourquoi il a choisi tel secteur d’activité, tel nom, quels avantages concurrentiels cela lui procure, etc.

Pendant ce temps, je me demande pourquoi il me dit tout cela. Je me demande s’il essaie de se convaincre lui-même en énonçant à voix haute ce qui pour moi, je l’avoue, n’a aucun intérêt.
Je n’arrive pas à croire qu’on n’ait pas de rêve, qu’on en n’ait jamais eu.
Je reste perplexe, vide, incrédule, désemparée…
Comment imaginer, inventer, innover sans espoir et sans enthousiasme ?

Pas de rêve. Une passion alors ?

Je peux comprendre que l’éducation reçue, la culture dans laquelle on a été élevé, les contraintes de la vie, annihilent l’idée même d’avoir des rêves et donc de les réaliser.

Et comme je suis optimiste, utopiste, idéaliste, s’il n’y a pas de rêve conscient ou inconscient, je me dis qu’il y a une passion ou, tout au moins, un certain plaisir à ce que l’on fait.
Après tout, on devient rarement entrepreneur par hasard. Si on a mis tant d’énergie à créer ce qui n’existe pas, on doit tout de même aimer un peu l’activité choisie.

Quand l’entrepreneur en question m’a dit qu’il n’aimait pas spécialement ce qu’il faisait, je me suis sentie aussi vide que lui.
Je me suis demandée: comment fait-on pour vivre sans rêve et sans passion, comment fait-on pour être vide et vivre sa vie, comment fait-on pour avoir l’énergie de créer une entreprise ?

Des besoins ?

Des besoins, oui, tout le monde en a. Ces besoins deviennent source de motivation, à défaut d’inspiration.
C’est Abraham Maslow, psychologue américain du siècle dernier, qui en a fait une théorie, souvent résumée à l’aide de la pyramide des besoins.

Selon lui, l’être humain commence par satisfaire ses besoins physiologiques, puis il va pouvoir satisfaire ses autres besoins, progressivement, et tendre vers l’accomplissement de soi.

Chez les entrepreneurs, on observe souvent que cette pyramide est inversée, surtout en début d’activité. L’accomplissement de soi devient le premier élément satisfait. Il est la source de l’énergie et de l’enthousiasme qui permet de bouger les montagnes.

Mais comment un entrepreneur sans rêve et sans passion peut-il tendre vers l’accomplissement de soi. Rien ne prend sens.
Et s’il veut vraiment son indépendance, sans investir de lui-même, pourquoi ne pas simplement ouvrir une laverie automatique ou une station de lavage pour voitures ?

Je n’ai pas toutes les réponses, mais je sais que j’aime travailler avec les entrepreneurs engagés, ceux qui ont l’ambition de réaliser leur(s) rêve(s), quelle que soit la taille de ce(s) rêve(s).
J’aime travailler avec ceux qui sont animés, passionnés par ce qu’ils font ou pourraient faire.
Ce sont ceux qui inspirent leurs clients, leurs collaborateurs… et qui me permettent de voir plus loin pour eux…

Si je n’avais qu’un unique conseil à donner, ce serait de vous inciter à assumer votre âme d’enfant, d’oser imaginer l’inimaginable, d’oser concevoir l’inconcevable, d’oser rêver… tout simplement…
Alors, vous pourrez tout réaliser !