Qu’est-ce qui pousse un dirigeant d’entreprise à prendre un jour une décision susceptible de risquer la continuité de son activité ?
Cette question je me la suis posée fin septembre 2015 lors de l’annonce de la tricherie d’un des plus grands constructeurs automobile du moment. Près de 600.000 emplois directs et des milliards en jeu… d’ailleurs est-ce vraiment un jeu ?
Le monde des affaires n’est pas un monde idyllique où tout le monde est gentil et honnête. C’est comme partout, il y les respectueux et les autres. Pourtant, même si l’entrepreneur est un aventurier par essence, son but est rarement de risquer la pérennité de l’entreprise qu’il dirige. Et même s’il est vrai aussi que les dirigeants de multinationales sont rarement des entrepreneurs et qu’après eux, le déluge.
Cela étant, fin septembre, le pavé était lancé dans la mare et tous, ou presque, criaient au scandale, oubliant au passage que les États étaient complices de cet état. Nos véhicules à moteur pollueraient plus que prévu. Étonnant ! Étonnant de s’étonner en réalité quand on sait que les tests d’homologation pour les mises en circulation, ceux-là même qui sont normés par les États, n’ont rien à voir avec la vraie circulation. Des homologations prétextes donc à notamment l’octroi de bonus éco-truc qui stimulent le remplacement d’un parc vieillissant, si possible au profit d’enseignes locales, ou non-locales, le marché étant finalement mondial, le principal étant de maintenir une certaine activité économique et de soutenir directement ou discrètement le PIB d’une Nation.
Tricher, c’est pas beau, nous sommes certainement d’accord sur ce point. Je peux cependant comprendre qu’une entreprise essaie par tous les moyens d’avancer et de tirer son épingle du jeu dans le marais mouvant des règlementations versatiles.
Ce que dévoile surtout cette supercherie, c’est que la technologie nous permet aujourd’hui des avancées concrètes, pragmatiques, économiques et souvent écologiques, que les règlementations, elles, freinent de toutes leurs forces. Si depuis plusieurs années il est possible d’avoir dans un véhicule un système donnant en temps réel des indications sur les émissions polluantes, pourquoi existe-t-il encore en France des centres de contrôle technique, imposés et homologués par les États, alors qu’il suffirait que le système soit paramétré pour stopper la circulation d’un véhicule jugé trop polluant? Je sais que la question est réductrice car les centres de contrôle technique contrôlent un peu plus que cela. Sur le principe pourtant, le débat pourrait être ouvert.
Allons plus avant, à la source, lors de l’homologation des véhicules. Pourquoi cette mascarade normée qui ne reflète rien de la réalité?
Les entreprises n’ont d’autre choix que d’aller de l’avant, flirtant parfois avec la législation, le temps que celle-ci s’adapte aux nouveaux usages. C’est ainsi. Il ne s’agit en rien de malhonnêteté.
A l’occasion du 25ème anniversaire de son magazine Cockpit, la Banque Populaire a réalisé une enquête pour savoir à quoi ressemblerait l’entrepreneur de demain, celui du futur. Je m’attendais à être surprise, bousculée. Et puis non. Dans un premier temps j’ai été surprise de ne pas être surprise. Et j’ai compris que l’#EntrepreneurDuFutur c’est celui du passé et du présent. Il sent le monde et provoque son évolution.
L’entrepreneur vit le futur au présent, pour lui rien de spectaculaire, que de l’ordinaire, mais de l’ordinaire qui bouscule les codes, provoque le monde en provocant son évolution.
Et le monde fait comme il peut pour suivre ces provocations ou pour les refréner.
Quand Uber Pop arrive sur le marché et offre un service que beaucoup attendaient, certaines dents ont grincé, surtout celles du système établi des Taxis qui n’ont pas eu envie de partager leur part de gâteau, un gâteau octroyé par l’État, que donc le même État s’est empressé de protéger. Uber continue sans le Pop, ayant trouvé une parade, restant ainsi à l’affut d’une prochaine opportunité ou d’une nouvelle idée provocatrice.
Blablacar a pour le moment le soutient de l’État. Il faut dire qu’une belle Licorne française, ça se bichonne. Pour le moment, les transporteurs de passagers aériens, ferroviaires et routiers n’ont pas crié à la concurrence déloyale. Pourtant, ils le pourraient. Blablacar a su imposer sa marque, rendre le voyage en stop plus sûr et plus prévisible, même s’il est aussi plus cher que le système du pouce levé.
La démocratisation de cette économie collaborative, même si elle est surtout collaborative pour ces fondateurs, provoque, elle, des démangeaisons au législateur qui sent bien qu’une manne financière est en train de lui filer sous le nez et qui voudrait prélever son gain sans tuer la poule précocement, tout en ménageant la grande partie de ses contribuables particuliers qui lui garantit, en contre-partie, une place au chaud pour plus ou moins longtemps.
Dans un autre domaine, tout aussi provoquant, en 2014, Virgin offrait des congés illimités à ses salariés. Notre code du travail tousse encore un peu et s’accroche à sa belle couverture rouge. En 2015, re-provoc avec le congé parental payé pendant un an. Richard Branson est un maître en matière de communication, je suis donc presque certaine que le buzz fait autour de l’annonce de ces mesures a permis à l’entreprise d’économiser une partie du budget comm. Et pourtant c’est bien une provocation à la réflexion sur notre conception actuelle de l’organisation du travail qu’il faut y voir.
Je pourrais continuer d’égrainer ici la liste de ces entreprises, de toutes les tailles, dans tous les domaines, connues et peu connues, qui provoquent notre monde, qui le créent malgré lui, malgré nous parfois. Car, même si nous sommes curieux et avides de nouveautés, la science-fiction nous l’aimons surtout à l’écran.
Pourtant la science-fiction aussi nous rattrape avec le projet Hyperloop de Elon Musk, un moyen de transport terrestre révolutionnaire qui pourrait nous mener à plus de 1000 km/h de façon plus sûre, plus économe et plus écologique que tout ce qui a été créé jusqu’à présent.
A l’heure où les pays du monde viennent de s’accorder sur une limitation à 2°C du réchauffement climatique, d’autres mettent en œuvre le seul principe écologique qui vaille – la meilleure énergie est celle qu’on n’utilise pas – et continuent de défier le monde avec leurs provocations.
Depuis 2011, j’explore, j’étudie, j’analyse, j’imagine comment faire autrement, comment créer de l’équilibre et du respect dans le fonctionnement de toute entreprise.
Vous êtes à la tête d’une entreprise que vous avez créée, ou reprise, ou dont vous avez hérité.
Vous avez l’impression de ne gérer que des problèmes et vous n’en voyez pas le bout.
Puisque vous lisez ces lignes, c’est certainement le bon moment pour vous de vous demander «pourquoi» .
D’ailleurs, « pourquoi » est une de mes deux questions préférées. L’autre c’est « comment ».
Pour vous accompagner, je propose des audits d’entreprises et des accompagnements, axés sur la libération de la connaissance dans l’organisation, comme outil pour induire de la confiance, de la créativité et ainsi favoriser une évolution harmonieuse de l’entreprise.
A la clé pour vous :
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- – Des leviers de création
- – La motivation des équipes
- – Et vous qui pouvez vous concentrer sur votre vision , agir en dirigeant d’entreprise et non plus en simple gestionnaire.