Numérique, digital, technologique, informatique, web,…
Les années cinquante ont vu des hôtels, des quincailleries et autres établissements modernes fleurir un peu partout.
Dans les années quatre-vingt, l’horizon était à l’an 2000. Avec un espoir que le paysage se prolonge au-delà de cette ligne inaccessible et terrifiante, fantasme de tous les cauchemars et de toutes les aspirations.
Aujourd’hui, nous sommes de l’autre côté. Tout ce que la science fiction a mis en scène est en passe de devenir d’une quotidienne banalité.
Prémonition ou influence sur le futur ?
En tout cas, ce qui ne semble pas avoir été prévu, c’est la façon très humaine de s’approprier l’innovation, tout en restant ancré dans les habitudes.
Tout change, rien ne change. N’est-ce pas ?
Il y a tout de même une évolution que peu de personnes semblent prendre en considération pour le moment, c’est la dilatation du temps.
Rien de vraiment nouveau non plus. Le temps est une réalité physique et personnelle toute relative. Pourtant, en ce moment, cette dilatation semble universelle. J’estime, de façon intuitive, son rapport actuel à un trimestre pour un an. Le temps s’est ralenti quatre fois, permettant des évolutions à rythme accéléré, tel que l’humanité n’en a jamais connu. Cependant, la physiologie humaine, dans cette dilatation temporelle, reste à son rythme et heureusement. Là où ça bloque, c’est quand nous pensons, nous humains, que nous pouvons nous engager dans cette course effrénée et vivre quatre journées en une.
Le numérique est là, intégré à nos vies, peu importe que nous soyons d’accord. Il nous promet de vivre plus en moins de temps. Il grignote notre espace-temps. Certains ont même imaginé des cosmétiques qui donnent la sensation ou l’illusion d’avoir dormi suffisamment. Pardonnez moi cette ironie, mais je crois que le symbole est révélateur des dérives qu’on tente de nous imposer.
Et nos entreprises ! Elles sont notre reflet. Elles existent et évoluent grâce à nous. Alors aujourd’hui, point de salut sans transition numérique pour l’entreprise nous assène-t-on. D’ailleurs les chiffres le disent : en 2013, plus de 80% des entreprises en faillite n’étaient pas présentes sur le web !
Quand j’ai vu ces statistiques, je me suis demandé comment les autres 20% avaient réussi à faire faillite puisqu’elles avaient suivi les bonnes pratiques. Et selon mes calculs, il semble que plus de 30% des entreprises françaises n’aient pas investi le web en 2013*. Est-ce si grave ?
La réalité est multiple, complexe et, une fois de plus, je pense qu’il n’existe pas de recette universelle.
Si on compare l’avènement du numérique avec l’invention de l’automobile, le métier de sherpa dans l’Himalaya devrait avoir disparu. Aux dernières nouvelles, ils continuent d’aller à pied.
Bon d’accord, nous dirons qu’il s’agit de l’exemple qui confirme la règle.
Revenons au numérique et à la dilatation du temps. Comment faire évoluer nos entreprises à la vitesse accélérée des innovations technologiques, les adapter aux nouveaux usages induits, sans nous perdre nous-mêmes dans cette frénésie ?
Je le dis souvent et je vais radoter : prenons le temps pour aller vite, bien et mieux !
Nous vivons une folle époque de possibilités illimitées. Alors saisissons les et restons concentrés.
Beaucoup opposent encore off-line/on-line. Point de site web = point de salut. On a même pensé qu’il n’y aurait bientôt plus de magasins physiques puisque tout pourrait s’acheter sur le web.
Petites et grandes enseignes ont investi le web pour décupler leur chiffre d’affaires et faire la nique aux e-commerçants qui leur volent des part de marché. Quand aux e-commerçants, eux se plaignent d’une concurrence mondiale. Comment atteindre l’eldorado, celui de 100% clients & 0% de concurrence ?
Et il y a ces histoires qui ne collent pas avec ce qui devraient être. Une enseigne de grande distribution reconnaît que son chiffre d’affaires sur le web a progressé comme jamais… grâce à une campagne de communication sur ses camions de livraison.
A l’ère du numérique, l’acquisition client ne devrait-elle pas se faire par le référencement sur les moteurs de recherche ?
Et parmi les enseignes physiques qui ont investi le web pour gagner des parts de marché, utilisant tous les outils modernes d’acquisition, souvent avec des taux de conversion extrêmement bas et décevants, certaines ont constaté une amélioration de leur vente en boutique… parce que la non-conversion en ligne ne signifie pas le non-achat. Ce qui laisse les vendeurs désemparés devant ces clients d’un nouveau genre, qui en savent plus qu’eux avant même de franchir le seuil.
En ce moment, les paradoxes et les illogismes sont légions. Alors prenons le temps de nous extraire de ce temps dilaté et observons-nous en train de courir frénétiquement pour tenter d’attraper toutes ces nouveautés que nous aurions envie d’intégrer sans savoir réellement si nous en avons besoin.
Plus que jamais, nous devons quitter nos habitudes. Non pas celles liées à l’innovation technologique, mais celles liées aux usages.
Comme il a toujours été, des combats ont lieu entre acquis à conserver et nouveautés à utiliser. Certains périront, d’autres sortiront vainqueurs. C’est triste, basique et désolant. Surtout que tous pourraient sortir vainqueurs, simplement en changeant de perspective.
« Si j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils m’auraient répondu des chevaux plus rapides. »
Henry Ford
Ce qui doit réellement évoluer aujourd’hui, c’est notre façon d’intégrer ces nouveautés, quelles qu’elles soient. Avoir un site web, une application, investir les réseaux sociaux, utiliser le big data, etc. Oui, mais pas tout le temps et pas n’importe comment.
Digitaliser une entreprise ne signifie pas avoir un site web. Digitaliser un point de vente ne signifie pas installer une borne sous chaque produit. Anticiper le tout m-commerce ne signifie pas transformer son site web en application. Investir les réseaux sociaux pour rassembler sa communauté ne peut pas se faire avec la lourdeur des procédures et des validations hiérarchiques. Innover dans le secret en se basant sur l’étude de chiffres obsolètes alors que le temps est dilaté, c’est augmenter le risque de tomber à côté de la plaque. Imposer à nos clients de se conformer au parcours habituel, c’est accepter de les voir quitter notre sentier pour d’autres horizons.
Le numérique est un outil. Bien employé, il devient le moyen de créer de la valeur ajoutée. Pour vendre une baguette de pain, la qualité de la farine, du pétrissage et le sourire de la boulangère restent primordiaux. Gardons les accessibles.
*Chiffres 2013, publiés en février 2015, parce qu’à l’ère du numérique et du big data tout va beaucoup moins plus vite, n’est-ce pas ?
Depuis 2011, j’explore, j’étudie, j’analyse, j’imagine comment faire autrement, comment créer de l’équilibre et du respect dans le fonctionnement de toute entreprise.
Vous êtes à la tête d’une entreprise que vous avez créée, ou reprise, ou dont vous avez hérité.
Vous avez l’impression de ne gérer que des problèmes et vous n’en voyez pas le bout.
Puisque vous lisez ces lignes, c’est certainement le bon moment pour vous de vous demander «pourquoi» .
D’ailleurs, « pourquoi » est une de mes deux questions préférées. L’autre c’est « comment ».
Pour vous accompagner, je propose des audits d’entreprises et des accompagnements, axés sur la libération de la connaissance dans l’organisation, comme outil pour induire de la confiance, de la créativité et ainsi favoriser une évolution harmonieuse de l’entreprise.
A la clé pour vous :
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- – Des leviers de création
- – La motivation des équipes
- – Et vous qui pouvez vous concentrer sur votre vision , agir en dirigeant d’entreprise et non plus en simple gestionnaire.